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Comprendre, penser

Le texte qui suit est largement inspiré des échanges entre Pauline Scherer, sociologue et Aude Lavigne, accompagnatrice de projets participatifs en vue d’une intervention introductive lors du forum Urbiscopie 2016 intitulée « La participation des habitants dans la fabrique de la ville : effet de mode, effet de com’ ou partage du pouvoir ? »

Pourquoi la participation et la concertation sont aujourd’hui tant présentes dans les projets, qu’ils soient publics ou privés ?
Deux principales raisons semblent aujourd’hui partagées :
- une « rupture » entre les citoyens et leurs représentants (élus, institutions)
- une demande sociale couplée à une montée en compétences des citoyens sur de nombreux sujets (environnement, biodiversité, démocratie, aménagement urbain...)

De plus, des démarches de participation ont donné des résultats en apportant des nouvelles réponses pertinentes dans des projets.

Et en même temps, du fait que les démarches participatives se répandent, la participation est-elle déjà galvaudée ? La concertation est souvent dénoncée car aboutissant pour certains à des « consensus mous », ou parce qu’elle vise à « acheter la paix sociale », à faire adhérer à une vision plutôt qu’ à réellement co-construire un projet et transformer la décision politique.

Et d’ailleurs, pourquoi faire participer les citoyens ? Pour améliorer le vivre ensemble, la vie de la cité ? Pour impacter un projet, une décision politique ? Et peut-être même les deux... la participation est bien souvent un moyen et une fin.

La participation est également souvent critiquée car elle a dû mal à ne pas reproduire en son sein les inégalités sociales. « Le mal blanc dominant » y est souvent bien représenté alors que les femmes et les jeunes sont moins présents dans les instances participatives institutionnelles. Et les cadres et professions intellectuelles sont sur-représentées également.

Et d’autres écueils pourraient également être énumérés....

Et en même temps, certaines démarches participatives, à l’initiative d’habitants, de collectifs hybrides (professionnels, habitants, associations, artistes... et même avec des élus), et à l’initiative de collectives parviennent à bousculer les modes de faire les territoires et leurs politiques, les rapports entre « experts » et « usagers », à tisser des liens entre « l’intérêt particulier » et « l’intérêt général », à partager un peu plus le pouvoir....

Bref, il convient de ne pas oublier que, derrière les mots « participation », « concertation », « projets participatifs », se cachent de nombreuses notions, mettant en jeu des êtres humains, leurs relations, les rapports de force et de pouvoirs ce qui les rend d’autant plus vivantes
Autant dire que le champ de la participation est vaste et son exploration certainement illimitée...


sitographie
Voici deux liens vers des sites sur lesquels chercheurs et/ ou praticiens ont croisé leurs regards, synthétisé et rendu accessibles les fondements théoriques mais aussi les débats en cours :
Un dictionnaire qui « recense » les mots à travers lesquels on définit, pratique et théorise la participation et propose une analyse de ce champ par une entrée inédite : celle des mots qui le définissent. Cet outil ne fige pas une définition, mais il explore les usages, il ouvre des pistes, il propose des critiques.
Comédie (concertation et médiation environnementale) est un outil d’auto-apprentissage en ligne sans recettes. Ce site propose des repères sans évacuer les différences d’approche ou même les controverses qui font du dialogue territorial un espace vivifiant !


pour aller plus loin
... sur la démocratie participative
2 articles de Giovanni Allegretti , chercheur au Centre d’études sociales (CES) de l’université de Coimbra (Portugal).
« Une démocratie à reconstruire... Participer, mais comment ?
« Les défis de la démocratie participative … Une refondation politique et culturelle »